Conseils médicaux pour le Marathon Des Sables

Conseils sur la prévention, le traitement de la déshydratation et les troubles digestifs.

Le MARATHON DES SABLES est une course où la température ambiante peut excéder 50°c avec heureusement un degré d’hydrométrie qui est souvent très bas.
La préparation à l’endurance est bien sûr indispensable et l’acclimatation à la chaleur n’est pas toujours possible pour les concurrents.
Aussi il est important que les vêtements soient adaptés favorisant l’évaporation de la sueur et la circulation de l’air sur le corps, couvrez bien tête et nuque.
L’exercice en ambiance chaude entraîne une déshydratation et la performance s’en trouve diminuée alors entre boire et courir il ne faut surtout pas choisir.
Une mauvaise hydratation limite les performances et augmente le risque d’épuisement, d’inconfort digestif, les pathologies graves et bien sûr le risque d’abandon.
Pendant la course, sachez que la sensation de soif ne permet pas de compenser tous les besoins réels de l’organisme souvent la quantité d’eau prise spontanément n’est pas suffisante, l’absorption de 150 ml d’eau tous les quart d’heures pourrait être recommandée et il faut répartir la consommation en tenant compte des difficultés et de la durée de chaque étape.
Ne pas hésiter à demander de l’eau supplémentaire même si cela entraîne une pénalité en temps.
De plus à travers la sueur, le concurrent peut perdre jusqu’à 15 gr de sel par jour, il faut donc les remplacer, il est recommandé pour les cinq premières heures de course :
– 1,5 g de sel par litre d’eau, entre 5 et 10 heures .
–  2 g de sel par litre d’eau et après 10 heures de course : entre 2 et 3 g de sel par litre d’eau.
–  Pour favoriser l’ingestion, il faut ajouter des hydrates de carbone qui donneront en plus une certaine saveur aux boissons.

L’organisation fournira la quantité totale de sel au début de la course 20 comprimés à 0.5 gramme de sel par jour soit 10 grammes/j
– Le conseil est de prendre 1 gramme soit 2 comprimés par bouteille pendant la course puis le reste le soir (et saler ++ l’alimentation).
– Il est facile d’évaluer l’état d’hydratation en surveillant les capacités physiques le volume des urines et leur densité.
– La présence de signes permettant de supposer une déshydratation sévère tels que irritabilité, confusion, malaise, troubles du comportement, il faut le signaler immédiatement à l’organisation.
Pour le traitement de la déshydratation, l’équipe médicale favorise la voie orale en ajoutant des sels minéraux à l’eau. Si cela ne suffit pas ils pourront être amenés à poser une perfusion (avec pénalité)
Franchir la ligne d’arrivée, les concurrents en rêvent déjà mais pour le faire dans des conditions optimales une prévention de la déshydratation et une réhydratation efficace sont indispensables.

Le désert du Marathon des Sables

Le MARATHON DES SABLES est une course où la température ambiante peut excéder 50°c

Conseils pour les troubles digestifs lors du MARATHON DES SABLES.
La réalisation d’un effort prolongé en ambiance thermique élevée dans un pays étranger avec une hygiène limitée va favoriser grandement l’apparition de troubles digestifs chez les compétiteurs.
Le choix des aliments emportés et leur absorption limitée et étalée pendant la course avec un vrai repas sur le bivouac accompagné d’eau et de sel pour favoriser la réhydratation sont des petits conseils déjà connus de la plupart des concurrents. L’hygiène des mains en particulier qui paraît bien sûr difficile à respecter peut éviter la transmission inter-humaine de germes responsable des troubles digestifs parfois sérieux. Du simple fait de l’effort des micro traumatismes répétés sur le « tube digestif » et une déshydratation quasi obligatoire peuvent entraîner un inconfort digestif chez prés de la moitié des concurrents.
Il faut limiter ou pratiquer avec la plus grande prudence l’automédication et dans tous les cas en faire part à l’équipe médicale, en cas de consultation.
En effet les doses cumulées de certains produits dans un contexte de déshydratation et d’effort peuvent être extrêmement nocives tant sur le plan digestif que sur l’état général.
C’est la raison pour laquelle il est fourni une carte de suivi médical permettant d’éviter ces incidents.
En présence de nausées et /ou de vomissements : attention cela limite déjà les apports liquidiens et il faut éventuellement prendre des antiémétiques et surtout continuer l’hydratation qui doit être la plus régulière possible.
Ne pas hésiter à les demander.
En cas de diarrhée, cela augmente bien sûr les pertes liquidiennes de l’organisme avec là aussi un risque de déshydratation et l’équipe médicale possède des médicaments qui diminuent les sécrétions digestives, qui ralentissent le transit et des « cicatrisants digestifs ». En cas de sang ou de la fièvre, il est impératif de prévenir rapidement le médical. Les douleurs abdominales qui accompagnent la plupart de ces troubles digestifs peuvent être traitées par des anti-spasmodiques.
En cas de « brûlures gastriques » souvent déclenchées par l’effort et favorisées par la prise d’aspirine ou d’anti-inflammatoires, il est impératif d’arrêter tous médicaments pouvant être toxiques et de prendre « des pansements ».
Tous ces troubles digestifs en dehors de l’inconfort qu’ils entraînent peuvent avoir un retentissement important sur les performances physiques et doivent donc être traités et pris en charge très précocement pour permettre de continuer cette magnifique aventure.

 

Photos : ©  Claire Aupérin